un document moderne

il flusso della midolla contro il flusso dei soldi… Economia del desiderio.

Nous fabriquons du pain depuis plus de 10,000 ans, il reste à ce jour un document anachroniquement historique - de la préhistoire à la modernité - le pain est une pré-figuration de l’art, un son avant l’image, le procédé d’un mouvement de vie. Travailler avec la matière panée : chapeler, broyer, toucher… frotter, un procédé d’érotisation avant celle de la manducation - pré-valeur rajoutée avant usage. Pour celà je dois attendre son durcissement (ne pas consommer le pain quotidien mais attendre l’inutilité de l’usage) pour m’en servir en tant qu’instrument musical, le pain est un capteur, résonateur - emetteur / recepteur - je joue de son silence, tel un instrument que je devrais si bien connaître et que je dois redécouvrir autrement, jouer de sa force, de sa violence - sonore - le dispositif archaïque (voir la disparition - absence de projet) me permet d’interpréter le pain comme une pièce de Morton Feldman (Crippled Symmetry), là où le silence serait une non-classification des événements historiques, le récipient ou l’enveloppe - Schall (ce qu’on ne voit pas, on ne prête pas d’attention), die Stille- éthyimologiquement immobille - et pourtant l’espace existe avant la forme existe comme le pain existerait avant son usage - notre pain religieusement quotidien.

Une performance sonore de la durée d’un concert où l’on mange du pain avec ou sans les oreilles, des vibrations, des larsens, des caresses fréquentielles sur la matière dure avec des haut-parleurs et des retards pour replacer des présents dans des passés contradictoires… N’oublions pas les poids et le papier qui entoure le pain lorsqu’on l’achète chez le boulanger…