Didier Le Pêcheur signe un thriller oppressant avec une Julie Gayet hallucinante.Sang d'encre. M6, 20 h 50.
Didier Le Pêcheur a le chic pour installer une atmosphère dans
ses films. On se souvient de la Peur au ventre, son premier film pour la collection
Vertiges. Un thriller hospitalier sur fond de manipulations génétiques
avec Laurence Côte, Didier Bezace et Patrick Catalifo.
Le réalisateur de J'aimerais pas crever un dimanche impose un univers sombre, glauque même, avec ce Sang d'encre particulièrement réussi. Le scénario de Mireille Lanteri lui donnait matière à explorer les facettes les plus étonnantes de l'angoisse. Même Julie Gayet qui n'avait jamais tourné de film d'horreur en rêvait. " En tant qu'actrice, je trouve qu'il est très excitant de jouer la peur, l'angoisse, parce que ce sont des sentiments extrêmement violents. " Et il est vrai que Monica Barnier, la jeune femme qu'elle interprète avec brio va y être confrontée.
Malicieuse, la caméra de Didier Le Pêcheur ne rate pas un couloir
surtout s'il est sombre. Le réalisateur joue à fond la carte de
l'univers fantasmagorique pour restituer l'univers inquiétant de cette
BD. Un univers servi par la bande originale de Nicolas Gerber, prix de la meilleure
musique au Festival de la fiction de Saint-Tropez. Didier Le Pêcheur y
obtenant, à l'unanimité, le prix de la mise en scène.
Claude Baudry (l'Humanité)