performance by gerber & gerber
La réconciliation des frères.
* Je m’approche du pratiquant Hadjib Garde les points d’accès dedans dehors. Il cache, il voile, il couvre. Celui qui tient le rideau à la limite du portail laissé ouvert, me postant devant lui. Ligne de démarcation grise au sol, le regarde dans les yeux – jeune con en lui disant « bonsoir ». Me répond « vous ne pouvez rester ici ». La contingence est nécessaire, je lui demande son âge, une deuxième fois. « Je vais rester ici, un peu, avec vous ». Dans le cœur de sa peur, je m’interroge sur la façon dont nous percevons un problème donné. « Vous ne pouvez rester ici » finit-il par répéter. Ma véritable mauvaise volonté me pousse à rester, il se tourne et entre dans le commissariat. Cela ne tient qu’en quelques minutes. Mon frère vient derrière moi, il me dit « viens on y va », je lui dis que je reste, qu’il peut s’en aller, qu’il doit s’en aller, que les braves paysans vendéens ont remplacé les indigènes au Nouveau-Monde. Sans imagination les pratiquants surgissent comme le boulet. Réfléchir physiquement à la façon même dont ces questions se posent. Tout est possible (mais) vous ne pouvez pas. « Nous sommes menacés de mort » voudront-ils sans doute jamais nous dire. Saisie instantanée et relative, caresses invariables des os et source des plus grands délices, je repousse l’animal sans nom, craquement de la terre, printemps russe, le volcan, à-coup de tête vers le plus sauvage, lui dit « frappe moi à la tête mes côtes sont cassés ». Au matador Granero Valls pensera t’il plus tard. Mais dans cet instant il dit aux autres « Il est fou, il est fou », aux autres qui frappent mon frère. L’usage des gourmandises se démocratise. Le chien aboie, l’âne braie, le cochon grogne, l’homme chante par le cri « vas-y frappe moi si tu veux mais pas dans les côtes elles sont cassées ». Interpénétration d’espace, ils sont nés après 1983, ils tombent sur moi, à terre, je tombe à terre, je tombe sur terre, pour moi, pour nous, l’élévation touche à sa fin, l’enlèvement des mains vers l’infériorité de la colonne et glissement sur le trottoir par les chaines dans l’intérieur de l’exception. Du vestibule des abeilles aux harems des premiers caramels. Mon frère se rend. Nous expulsons violemment par l’anus des flammes que nous avalons aussitôt. Il y a trop d’amour pour qu’il pourrisse à l’intérieur, une force trop impatiente et qui n ‘emporte rien. La compulsion du « T’es mort ». La seule innocence possible, celle de l’instant. Thèse sur la construction des palais royaux de Tolède et de Madrid, capturés dans la limite des plantations sucrières, les pratiquants nous touchent – rire, luxe et combat. Je me dilate dans leurs mains, passe les miennes irrésistiblement liées par dessous le corps pour les ramener vers l’os fendu, me rapprochant de mon frère il me dit « Je t’aime frère ». Parallèle à la direction de la gravité, la zone temporelle cogne successivement la couche d’un sol brûlant de danse humide à base de motifs horizontaux, carrelages en miroir avec un clystère sur les deux zones d’horizon, le voyage se termine par la zone d’attelage, je redescends doucement à l’ombre de la terre où mon frère déjà fondu en boule de sel doux, partie visible de sa partie invisible, la réalité la plus pure dans un endroit du tableau parallèle à la surface dont je ne serais plus le centre, me couche en oscillation sur les rires des pratiquants. La chanterelle s’accordant en Sol3, la trompette en do3, en ré3, la mouche en Sol2, le petit bourdon en Do2 et le gros en Sol1. La capacité de glissement permanent m’amène ensuite au bout d’un couloir vers la salle des fouilles corporelles protestant pour une nymphée qui rappellerait les grottes romaines en fond de jardin. Le plus grand de toutes nos bêtes se donne comme fin à notre expérience d’un air humble et me dit « moi je suis un esprit resplendissant et suis une splendeur spirituelle. C’est pourquoi puisque tu me demandes à bon droit des services, je t’offre fort volontiers tout ce que je possède » Métaphysique de la lumière. n.g. 17.1.2012














