Le pain - un document moderne : sound performance - 2009 / electroacoustic & feedback processing / 30 to 45 minutes…

Nous fabriquons du pain depuis plus de 10,000 ans, il reste à ce jour un document anachroniquement historique - de la préhistoire à la modernité - le pain est une pré-figuration de l'art, un son avant l'image, le procédé d'un mouvement de vie. Travailler avec la matière panée: chapeler, broyer, toucher… frotter, un procédé d'érotisation avant celle de la manducation - pré-valeur rajoutée avant usage. Pour celà je dois attendre son durcissement (ne pas consommer le pain quotidien mais attendre l'inutilité de l'usage) pour m'en servir en tant qu'instrument musical, le pain est un capteur, résonateur - emetteur / recepteur - je joue de son silence, tel un instrument que je devrais si bien connaître et que je dois redécouvrir autrement, jouer de sa force, de sa violence - sonore - le dispositif archaïque (voir la disparition - absence de projet) me permet d'interpréter le pain comme une pièce de Morton Feldman (Crippled Symmetry), là où le silence serait une non-classification des événements historiques, le récipient ou l'enveloppe - Schall (ce qu'on ne voit pas, on ne prête pas d'attention), die Stille- éthyimologiquement immobille - et pourtant l'espace existe avant la forme existe comme le pain existerait avant son usage - notre pain religieusement quotidien.

Une performance sonore de la durée d'un concert où l'on mange du pain avec ou sans les oreilles, des vibrations, des larsens, des caresses fréquentielles sur la matière dure avec des haut-parleurs et des retards pour replacer des présents dans des passés contradictoires… N'oublions pas les poids et le papier qui entoure le pain lorsqu'on l'achète chez le boulanger…

Bread - a modern document: sound performance - 2009 / electroacoustic & feedback processing / 30 to 45 minutes…

We have manufactured bread for more than 10,000 years, it remains an up to date document, anachronistically historical - prehistory to modernity - the bread is a pre-figuration of art, a sound before image, the process of the movement of life. To work with the breaded matter: chapeler, to crush, touch… to rub, a process of erotisation before that of the manducation - pre-value added before use. For that I must await its hardening (not to consume the daily bread but to await the uselessness of use) to use it as a musical instrument, the bread is a sensor, resonator - receiving transmitter - I play of its silence, a such instrument which I should know so well and which I must re-discover differently, to play of its force, of its violence - sound - the antiquated device (see disappearance - absence of project) allows me to interpret the bread like a piece of Morton Feldman (Crippled Symmetry), where silence would be a non-classification of the historical events, the container or the wrap - Schall (what we do not see, one don't lend any attention), die Stille- ethyimolocally motionless - and yet space exists before the form exists, as the bread would exist before its use - our religious daily bread.

A sound performance as a concert where one eats bread with or without the ears, the vibrations, the feedbacks, the frequential caresses on the hard matter with loudspeakers and delays to replace presents in the contradictory pasts … Let us not forget the weights and the paper-wrap…

 
 

©2010-2011 Nicolas Gerber | website : objet direct

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