la fin d’une époque

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¬ ou l’esthétisme sauvage

lundi 14 juillet 2008, par Mr Whimsical


le symbole ¬ ( alt + l ) est frappé pour signifier déchet ( s )

déchet 1 La non-forme du document ¬. La question n’est pas de définir ¬ mais de comprendre l’appropriation du document ¬ par l’artiste et de sa volonté de le considérer en tant que document. Nous pourrions voir dans ¬ la part maudite de notre société de consumation. Ce que nous considérons comme inutile à notre croissance, voir dangereuse devant l’angoisse du ¬.

déchet 2 Pourquoi sommes-nous amenés à nommer la chose et de la signifier par ¬, mise à part la necessité de se réconforter à oublier la vie, ¬ vient de l’angoisse devant la mort, de cette part de dégénéressence liée à notre être. ¬ n’est pas le résultat d’un processus de production mais un état inhérent à notre excès de vie.

¬ = État

déchet 3 Si nous projetons dans ¬ quelqu’autre façon de rendre inutile son état nous nous rendons maîtres de son état -

déchet 2 toucher ¬ serait comme rendre adulte un enfant en bas âge.

déchet 3 ¬ est la manifestation de l’entre-croissance et - dépense, production et perte.

¬ comme symbole du don

déchet 1 Si nous considérons le hors-cadre économique de ¬, qu’il ne rentre pas dans un concept bourgeois de consumation, il est à comprendre comme excès de la matière qui nous entoure, celle qui ne peut être échangée d’aucune façon, celui qui vient à l’échanger touche à sa perte.

déchet 2 ¬ est une non-forme de l’art, il a sa place comme document et non pas comme œuvre

déchet 1 la logique est de ne pas en avoir

déchet 3 le hors champs de la production artistique est par conséquence ¬.

déchet 2 ¬ est une pression existante. La conscience de recyclage du ¬ n’est qu’une tentative médiocre de valorisation de notre société de consumation et la suite logique de l’idée précaire du progrès.

déchet 1 ¬ est à entendre comme une non-propriété de l’homme, un non-objet, NaN,... ce que nous appelons en d’autre terme l’hétérogène, la poésie, le vent ou la guerre...

déchet 3 L’artiste ne travaille pas à partir de ce qu’on nomme ¬, il travaille à partir de ce qu’il trouve, rencontre, désire... S’il nommais la matière ¬, il exercerait une relation anthropocentrique entre la chose et lui-même et ne serait pas à même de transgresser ce qui sépare l’art de la réalité. L’artiste ne nomme pas la matière, il travaille dans un principe de transgression, c’est à dire au-delà des principes de l’économie générale.

¬ = archive

déchet 2 Je ne peux reconnaitre ¬, il est invisible, insonore, inéconomique.

déchet 1 ¬ est un document par le fait qu’il a sa propre temporalité. Comme l’archive a sa propre temporalité, la seule conséquence d’extraire le document de son temps est lié au désir de celui qui décide de s’en servir à des fins plus intimes. ¬ intime.

déchet 3 L’esthétisme sauvage du ¬ - index - classific-action - repère-toire - uncount-able - comme la farine, le pain, le métal ou tout autre valeur d’usage, ¬ ne peut être comptabilisé.

¬ = notre perte d’usage, notre excédent d’énergie

déchet 4 Buzz, bruit, blanc, flou, saturation, silence, larsen, mégot et capsule - ¬ est un seuil de transgression liée à une mesure, celle du parcours de l’énergie, ¬ est encore un signal, un 0 dB, un appel, un message de conscience - nous devons le terme de ¬ du fait que notre société ne perçoit plus la consumation de manière sacrée mais comme l’aboutissement de nos actes, voir l’esthétisme.

déchet 2 ¬ n’est pas un mouvement mais un état de combustion ou de pression. ¬ est un document de survie, il est aussi écriture comme il se doit de comprendre que l’écriture est une survie. Tout nous donne à confondre ¬ comme une marchandise, de peur de ne plus subvenir à nos moyens, pour nous réconforter de notre puissance de consommation, de l’a-voir - l’erreur catastrophique - ¬ un contre-don, un fertilisateur, engrais théorique, élixir de survie ?

déchet 1 ¬ est une imitation de son contraire, encore ¬ est une vulgarisation de l’objet interdit. La laideur du ¬ devant la beauté de l’œuvre.

déchet 2 Je finirais par la question : pourrions-nous qualifier de ¬, l’objet ayant servit à un sacrifice ?

déchet 3 Le terme de ¬ vient encore du fait que nous avons beaucoup de difficultées à produire de l’énergie de manière autonome, nous sommes sous la tutelle de l’autorité porteuse d’énergie ce qui vient à reconnaitre ¬ comme désir fondamental de liberté et d’autonomie, une sorte de Vas entre notre autonomie de croissance et de dépense intime. ¬ existe pour celui qui le nomme et tente de le contextualiser, qui s’aliène à lui dans un quelconque désir de perte, alors ¬ agit à ses yeux comme déchet, libérateur d’énergie inutile, ¬ représente cette part intime où l’on s’abandonne à la mort, la pourriture, la terre.

déchet 2 ¬ nous lie à la terre par sa force manifeste et nous dit :

Le Christ Viens et touches la terre, toi qui ne sais plus où tu es.

L’effacement ou la destruction de ¬ est signifié par ∫¬ ( alt + shift + b ) + (alt + l)

déchet 1 Est-ce-que la croix de bois, après avoir servi votre cruci-fiction serait de quelques manières ¬. Le fait d’avoir ensuite recycler cette croix de bois en tant que valeur d’usage pour en construire un pont, une maison ou un berceau, n’aurait-on pas commis un des plus célèbres ∫¬ ?

G. Bataille Pourrons-nous nous rendre les maîtres d’une œuvre si dangereuse ?

Couple de bourgeois dans un supermarché

Bourgeoise Le recyclage de ¬ est donc une opération délicate du point de vue de sa charge, sa mémoire - nous pourrions encore envisager un rituel de recyclage ou plutôt un rituel de consumation : il s’agirait de consommer dans la plus grande conscience du contenant et de de son contenu, du support et de son enregistrement, du sujet et de son objet, je m’explique - si j’achetais une bouteille de champagne pour la partager avec des amis, je devrais me rendre disponible à l’observation méthodique de l’objet a en train d’être acheté, le contenu étant le champagne que je partage et le contenant - verre, bouchon, liquide, étiquette, encre, métal, fil de fer... - que je jette, trouver l’équilibre entre l’objet t - objet tonal pour lequel je dépense - et l’objet s - l’enveloppe pour laquelle je ne dépense pas - cette observation étant aussi valable pour l’argent, ainsi je dépense de l’argent pour une certaine valeur marchande, 10 pièces de 10 cents - contenu - et je me déstitue de sa propriété physique, les métaux, le graphisme... - contenant - nous pourrions aussi soulever le fait que le son produit par un objet s serait un caractère essentiel à ne pas ignorer dans un cas de rituel de consumation - le son produit lors de l’ouverture d’une bouteille de champagne, le bruit , les pièces de monnaies dans la poche. Nous ne pouvons omettre comme caractéristiques essentielles de s, toutes les mesures existantes - masse, volume, grandeur, chaleur, odeur, vibration, dynamique, pression, dilatation, couleur, puissance... et bien sûr la mesure la plus excitante et celle qui nous intéresse tout particulièrement en tant qu’artiste, la mesure esthétique de l’objet s.

Bourgeois Si nous considérons donc toutes ces propriétés appartenant à l’objet a, c’est à dire d’un côté l’objet t, celui que je consume par désir, par nécessité ou autre et l’objet s que je reconnais comme l’enveloppe intègre, je me rends conscient de sa signification, ce qui voudrait dire que l’objet s - celui qui finira par devenir ¬ - sera pour ma part, un document ayant servi dans un temps et dans un lieu précis à un rituel de consumation. Nous concluons donc que ce document ayant à priori plus aucune valeur servile porte quoiqu’il en soit une charge ou une mémoire liée au sacré. Cette conscience nous permet d’amener plus loin l’hypothèse que tout document ¬ porte l’emprunte d’un rituel de consumation.

déchet 4 Recyclage, classification, archivage, destruction, déformation, spéculation, sépulture...

déchet 3 Le concept de ¬ est rattaché à notre mort comme celui de produit à notre vie, il ne s’agit pas de savoir comment ¬ peut être injectée dans notre vie par une éco-logique où l’objet se doit d’être servile à nos besoins mais de savourer l’existence du déchet comme il nous le dit lui-même - il est accidenté, jet-é, violent, sauvage... Le déchet est par principe un sujet de perte là où la vie n’a d’utilité que face à sa mort. Dans une société de consumation telle que la notre, l’apparition sauvage du déchet nous plonge dans une si grande et si violente angoisse qu’elle nous rend assez profane pour croire à sa résurrection ! La fascination de la beauté sauvage du déchet est d’une si grande violence que l’on préfère supprimer, effacer, détruire à jamais les marques de notre intimité.

déchet 1 Tout comme l’art, les déchetteries sont des monuments ostentatoires à la Beauté exubérante de notre société de consumation, elles rendent au monde sacré ce que la dépense servile a dégradé, rendu profane.

déchet 2 Forme et raison des déchets dans les sociétés archaïques ?

déchet 4 Le fétichisme d’objet est encore l’action la plus humaine de recyclage de déchet, il est en quelque sorte la solution la plus écopoétique en terme de relation tonalité et enveloppe de l’objet voué à sa perte. De plus nous pourrions dire que l’action humaine est accompagné, à tort ou à raison, de son déchet : la parole - celle-çi appartenant au rare forme sourde aux lois du temps. La parole, tout comme le déchet, est l’action la plus écopoétique car le discours ne sera ...

déchet 4 n’a pu terminé sa phrase pour cause de recyclage

déchet 1 ... La parole donne lieu à l’action

Mr. Whimsical L’objet devient dé-chet / dé-pense inutile au yeux de la communauté, non pas inutile dans une nouvelle utilité réinjectée - l’objet - mais dépossédé de toute forme de vie et de mort, inimaginable selon le concept bourgeois de la digestion des éléments faisant parties de son monde, il ne se nomme plus ou ne se voit plus (il n’y a plus rien à voir) et c’est alors que ce moment, étrangement, prend la valeur de tout l’or du monde réuni pour celui qui lui est prédisposé, au-delà de son appartenance aveugle à cette communauté, là où l’argent ou toute logique n’existent plus, là où l’on pourrait dire sans crainte : manger de la viande de vache morte, et c’est encore dans ce non-instant qu’une autre chose commune peut exister...

G. Bataille C’est ainsi que le déchet immense de l’activité entraîne les intentions humaines dans le jeu qualicatif de la matière universelle... La matière, en effet, ne peut être définie que par la différence non-logique qui représente par rapport à l’économie de l’univers ce que le crime représente à la loi.

Mr. Whimsical Parlez-vous encore de déchet ?

la matière enchaîne directement

Déroulement du texte de la matière : 1. Séquence 1. (enregistrement de la séquence) - 2. Séquence 1. (+ 2 demi-ton) + passage de la Séquence 1. enregistrée (à l’envers) - 3. Passage de la Séquence 1. enregistrée (à l’endroit) - "silence direct" (+/- 8 secondes) puis Séquence 2 - 4. Séquence libre à partir de seq. 1 & 2 + Enregistrement libre (la boucle doit être maintenue)

Déroulement du texte du mouvement : texte 1 (20 secondes après la 2. séquence de la matière jusqu’à la fin du "silence direct" dans la 3. séquence de MAT) - silence de +/- 40 secondes - texte 2 jusqu’à la fin (si la matière devait continuer, le mouvement entre en séquence avec son texte)

la matière (MAT) suivi du mouvement (MVT)

une séquence dure approximativement 1 minute et 20 secondes

MAT-SEQ 1 MAT-SÉQ 2 MVT-TXT 1 MVT-TXT 2

ro ronde
ro lo ronde lobée
ro fe ronde festonnée
ca festonnée
ca ca carrée
cc cc ca lo argent carrée avec angles
ca fe nacre arrondis
re tr céramique carrée avec angles
ov he oc nickel coupés carrée
de argenté lobée
do lation carrée festonnée
pe nickelé rectangulaire
estampé triangulaire
zi publicité ovale zinc
zi ni polychrome hexagonale zinc nickelé
fe carton octogonale fer
al br br al os dédagonale aluminium
lt dodécagonale bronze
cu ro cu ja pentagonale aluminium
ni ma laiton
ar na ce ni ar lt ni cuivre rougees cuivre jaune
pu po nickel
cart os maillechort

Les abréviations
des formes

Mouvement FABRIQUER DES MONNAIES À PARTIR DE MÉTAUX, D’OS,
DE DENTS, DE PAPIERS, DE CARTON, DE POTS CASSÉS,
DE TOUTES MATIÈRES RÉCUPÉRÉES, GLANÉES, TROUVÉES...
DE LA NOURRITURE DÉCOMPOSÉE,
DE LA MIE DE PAIN SÈCHE OU DU PAIN DE MIE SEC...

METTRE EN CIRCULATION UN MOUVEMENT
POUR CEUX QUI VOIENT CLAIR
NON POUR CEUX QUI DOIVENT POUR VOIR...
UNE MONNAIE DE JEU UNE MONNAIE DANS LA MAIN
UNE VALEUR ?
1 ZOG = 1 GODARD = 100 GORINS = 1/12 BINDER
1 Os de mouette = 1 Baguette fraîche = 1 MilliGodard
1 Steack = 2 Dents ... »

Entrée du directeur des déchets humains et de Karl Marx

ddh Non seulement un déchet est sans valeur, mais en plus on doit souvent payer pour son traitement. Toutefois, au final, le seul fait de rassembler les déchets individuels les transforment non plus en déchets, mais en ressource.

Karl Marx Un déchet peut être un plaisir sans être une valeur. Il suffit pour cela qu’il soit inutile à l’homme sans qu’il provienne de son travail. Tels sont les bruits, la lumière, les odeurs etc. Une chose peut être inutile et recyclée, sans être ressource. Quiconque, par son recyclage, satisfait ses propres besoins crée un plaisir d’usage personnelle. Pour traiter des déchet, il doit non seulement produire des plaisirs d’usage, mais des plaisirs d’usage pour d’autres, des plaisirs d’usage sociales. Enfin, dans un système officiel de recyclage, le travail de traitement des déchets est dépensé utilement et conséquemment ne crée que de la valeur et non du plaisir.

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