Marie Laugier Passarelli
Maintenant j'installe mes" peintures" dans l'espace. Dépourvues
de châssis, l'acte consiste à les écarteler
au: Murs, plafonds, sols, poutres, arbres. Elles se retrouvent clouées,
agrafées, déchiquetées, pendantes - sortes de peaux
décharnées, de chairs incantatoires - Pleines de strates
cicatricielles, elles éprouvent le lieu, l'espace qui les entourent
, entités physiques elles se donnent, débordent ou disparaissent.
J'extirpe de mes toiles brutes des matières que je révèle à l'intérieur
d'une troisième dimension où mes vanités se fabriquent, évoquant
des vestiges gothiques, baroques, et d'un temps bien plus lointain. J'amène
dans cette dimension subjective mes dessins anatomiques, extrêmement
détaillés (crânes, os, clavicules...), comme si l'aspect
scientifique, cette vision là (décalcomanie de la Renaissance),
se frictionnait à des temps d'avant la perspective, des temps
païens. J'y invente des liens topographiques, des actes enfantins
mélangés à des rites païens (la frontière
reste trouble), des jeux aléatoires se mettent en branle. Je tâtonne
dans l'espace et rassemble, désassemble mes objets travestis ou
vestiges "naturels": os (sucés, bouillis, séchés),
fils, pierres, fourrures, fétiches, boites secrètes, boites à voeux,
dessins, ratures, tissus. Ces objets "mes vanités" ont
une intimité fabriquée , je les déplace dans une
quotidienneté, leur présence immanente et "magique" se
fait par la pesée qu'elle dégage, inhérente à moi.
Maitrise Arts Plastiques, Expositions : La Tangeante (Marseille), Château
de Servières (Marseille), Art Position (Marseille), Domaine Ventre
(Marseille), Performances :
St Denis, Toupolev (Marseille), Château Gombert (Marseille),
Résidence : Vénézuela.