L'expérience du corps et de la caméra en mouvement de marche - doppelgänger - comment à la fois faire un geste et filmer ce geste dans une même temporalité et par un même corps en marche. Ce double-corps sans instrument - à la fois producteur d’actes techniques et physiques et d'autre part, procédé d’enregistrement - ouvre une dimension dialectique où la production de deux actions anthropocentriques simultanées annule l'apparition de l'image pour laisser place au processus empirique de l'image, elle donne encore à voir le centre de gravité d'un corps. Le momentum corps/caméra est délimité par la mesure du corps, de sa grandeur à sa performance. La qualité de cet espace-temps unitaire donne à réfléchir sur la relation de l'homme par rapport à son propre agent productif - l'homme se dépense à produire. Si nous envisageons la représentation de l'homme dans sa pratique de production, nous pouvons aussi l'imaginer dans sa pratique de dépense, ce qui mène à créer un intervalle permanent entre l'un et l'autre : distance  fixe entre la caméra et le corps, efficacité de la dépense et inefficacité de la production. L'expérience performative de l'artiste est essentielle à l'écriture d'une théorie où le mouvement est un objet à la fois d'apparition et de disparition - enregistrement et lecture. En d'autre terme le caractère singulier de l’auto-enregistrement d’un corps en marche – la danse ou la nage - donne à voir le processus  simultané d'enregistrement et de lecture de l'image.

« Gänger », à la fois comme passant mais aussi affilié à « gangster », celui qui est dans la manipulation d’un processus.