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JEUX DE HASARD 2004 / installation video - duration : 3 X 11:04 with Rosina Gerber :

à propos des jeux de hasard

1ère séquence de LA MÈTRE de Nicolas Gerber

Derrière le dédoublement du mur cloqué un écran cathodique étale de la matière imagée
des visions surgissent de cet écran partagé en trois
ses visions apparaissent à travers des possibilités
combinatoires
ses combinaisons font l'effet d'un tirage au sort
un jeu de hasard s'opère là sous nos yeux il se peut que l' esprit participe au tirage d'une manière
où d'une autre en transmettant par sa présence magnétique ses différentes apparitions
par moment des points blancs traverse l'écran
une sorte de balayage lumineux sur l'écran noir
ils semblent préparer la prochaine combinaison d'images ses points lumineux agissent sur la rétine
la mémoire des visions antécédentes s 'efface par l'effet
de ce balayage lumineux
la mémoire touche au physique
memento
la mémoire effacerait en même
tant qu'elle accumulerait
vu qu'à l'intérieur d'un temps de 24 images par seconde l'image à peine éludée ne serait produite que pour enlever sa propre image (celle d'une origine antérieur) et par la même elle disparaîtrait presque dans un temps identique
mais la fascination qu'exerce l'image sur la rétine en tant que fuite d'une volonté amplifiée sur l'esprit
c'est qu'elle subit l'effet
inverse
dans sa fulgurance s'opère le relais de la mémoire par une perte immédiate immédiatement remplacé ainsi l'image par sa perte son abandon est rappelée indéfiniment à son origine même cet écran devient lieu d'intimité
parce qu'émergent des souvenirs ressemblant à des films de vacances retrouvés
mais au plus profond une impression étrange se trame
(là où s'imprime l'image il reste de l'impressionable ) :

ce lieu d'entre juste avant la mort à peine franchi
que certains ont raconté en revenant à la vie
cela nous place au coeur de cette mémoire revivifiée
et dans un même mouvement mortifiée en ce qu'elle concerne notre seule expérience de la mort et continue de nous mettre face à l'exécration de son savoir limite exorbitée
pendant quelques secondes des images
celles qui marquent la vie
reviennent à l'intérieur d'un flux submergeant
ici un visage apparait obstinément celui d'une vieille femme
Rosina Gerber - arrière grand-mère de Nicolas Gerber
là une sorte d'architecture mouvante éjacule des anamorphoses
s'étale par à coups sur la surface entière de l'écran et cherche à dépasser les bords
l'image sort de l'écran elle n'affecte pas mais nous gobe.

nana derevitsky - 2007

 

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