Nous collaborons pour ce projet avec le compositeur et cinéaste Nicolas Gerber et le plasticien Emmanuel Waeckerlé. Ces deux artistes référents en inviteront une vingtaine d’autres - penseurs, architectes, danseurs, philosophes, écrivains, plasticiens, performeurs, à faire l’expérience du paysage de la zone humide des Salins de Giraud, espace en mutation. Ils les filmeront et les enregistreront dans leur découverte de cet espace intervallaire. Sans vouloir converger volontairement la pratique de l’art vert celles de l’anthropologie, de la géographie ou de la biologie, mais d’avantage en se souciant d’un travail en parallèle - géodésique - où les points-clés de rencontres seraient tangibles par la cohabitation picturale et sonore des diverses pratiques des sciences et des arts. Notre objectif étant d’associer les fonctions intelligibles et sensibles de l’homme dans un contexte particulier tel que la mutation d’un territoire, là où l’homme et la nature travailleraient de pair.
Dans un premier temps, Nicolas gerber et Emmanuel Waeckerlé accompagneront et documenteront (enregistrement d’images et de sons) chaque mois la déambulation avec un artiste / un projet, sur le site des Salins afin qu’il puisse chercher sa forme.
À partir des collectes d'expériences filmiques élaborées sur les deux années d’étude du paysage de la zone humide de Salin-de-Giraud, Nicolas Gerber et Emmanuel Waeckerlé commenceront le travail d'écriture et de montage sous la forme d'un film à durée indéterminée, cette mémoire sera vouée à une mutation constante…
L’ère géographique définie par le programme de recherche scientifique deviendra la scène de pratiques artistiques éphémères qui en aucun cas ne laisseront de traces pérennes dans le paysage.
Des restitutions seront organisées régulièrement dans différents lieux partenaires du projet.
En fin de compte l’association Mémoires d’Espaces proposera une restitution du travail des artistes par le biais d’un film et par un certain nombre de productions dont il n’est pas possible de donner aujourd’hui la liste et la forme définitive.
Ce qui nous paraît intéressant c’est la difficulté voire l’impossibilité de déterminer précisément la superficie de l’ensemble des zones humides des Salins-de-Giraud compte tenu du mouvement des eaux, des vents, des changements sur le territoire marécageux. Nous voudrions inscrire, tracer le parcours des corps à travers le paysage, comment ils doivent résoudre leurs chemins, les dessiner, les incorporer, les emprunter. L’empreinte et l’écriture. Il s’agit de rendre compte, d’observer et de relever, notre travail est d'abord intuitif, dans les limites de l’homme par rapport au lieu, l’exactitude se traduit par du ressenti, du sensible, un mode de penser, de faire.
Un parcours est constitué de points dans l’espace, à partir de ces points d’observations ou d’expériences, nous pouvons dès lors tracer une sorte de ligne droite – simplifiée – reconnaissable et que l’on peut représenter ou transmettre par l’oralité, le dessin, l’écrit, la vidéo ou le son.
Inviter un artiste, un penseur.
Nous partageons un moment dans le paysage en mutation - une après-midi à deux jours - avec une personne venue de loin ou de proche. À la fin de cette rencontre nous lui proposons de rencontrer les habitants dans un café de Salins-de-Giraud afin de discuter et de parler de cette expérience. Ces rencontres sont documentées et alimentent un recueil de données qui constituent l’objet de la recherche artistique. Chaque documentation est aussi présentée à l’équipe scientifique pour qu’elle puisse d’une manière ou d’une autre apporter des idées ou des réflexions en relation avec les recherches faites dans ce laboratoire à ciel ouvert.
L’optique de relever des empreintes photographiques du paysage, observer les diverses représentation du paysage. Nous attribuons une grande importance aux mouvements (vents, faune, eaux…) représentés dans l’image projetée du paysage choisi. Nous procéderons à une captation vidéo de ces images.