christian gerber - prototype transporteur, silvia maglioni - translittération français arabe, graeme thomson - décodage des images, christophe chevalier, boris belay & julie kretschmar - lecture, damien sorrentino - réception, nicolas gerber - textes, composition & direction
FICTION
Un laboratoire de la déception, de la dissimulation documentaire avec l’intention de décevoir… En collaboration avec des boulangers algériens et français, un drôle de laboratoire de la déception élabore des containers panés à partir de farine, de semoule, de levain, d’eau et de sel afin de transporter ou envoyer des documents depuis la ville d’Alger jusqu’à Marseille. À leur arrivée, par bateau, avion ou poste, ils sont stockés - pour des raisons de sécurité - dans un lieu tenu secret jusqu’au jour de la récupération des données: à l’aide d’appareils d’analyse hydrométrique, thermique ou de mesure des accélérations et vibrations qui se cachent à l’intérieur des pains, les messages sonores sont décodés grâce au savoir-faire technologique de Damien Sorrentino. Par la suite, Nicolas Gerber restituera au public le contenu de ces messages sous la forme d’une improvisation documentaire. Investiguant les thèmatiques du déplacement et de la migration - physique, sonore ou continue- le laboratoire investit par Nicolas Gerber explore un territoire miroir, Alger, et construit une géographie hyperchroniquement humaine, avec tous ses détours, intervalles et superpositions invisibles. Jouant avec la notion de « cacher-montré » (J.L Borges) - là où l’art serait un modèle théorique et pratique de l’obscène-, la représentation publique s’appliquera à « tout dissimuler tout en montrant tout ce que l’on peut montrer».
«D’origine suisse et habitant à Marseille, je choisi de dessiner un triangle à partir de où je viens, où je suis et là où je pourrais aller de manière symptomatique : Alger (l’Algérie) devient à mon sens un symbole de transfiguration permettant de rapprocher ou assembler des formes étrangères l’une de l’autre. Dans cet espace nomade, une réflexion non-humaniste est possible, c’est à dire que je n’envisage pas d’y assouvir une fonction objective mais au contraire, d’y créer des liens basés sur une notion primaire de l’activité humaine, de transporter et rassembler par attirance.» Nicolas Gerber.
Alger Marseille, les rencontres à l'échelle - 4ème édition / 2009 - bancs publics, lieu d'expérimentations culturelles, Marseille
« C’est sans aucun doute Un lare dans un laboratoire , performance collective orchestrée par l’aussi talentueux que doux dingue Nicolas Gerber, artiste un peu ovni croisé pour le moment sur les routes phocéennes, qui aura le plus nourri notre curiosité. Situation étrange(re) , utilisant aussi bien la spatialisation sonore que des ressorts plus dramatiques, l’œuvre-acte fait osciller l’auditoire d’une observation directe qui regarde la situation se dérouler sous ses yeux en temps réel à une contemplation toute absorbée, à en voir les postures adossées et presque orientales des spectateurs. Témoins imaginaires ou non d’une expérience plus ou moins larvée de rencontre avec la musique algérienne, les sons, les mots, les voix nous emmènent de l’autre côté de la rive, dans un ailleurs presque familier mais résolument inconnu. » Joanna Selvidès / Ventilo n°252
La forme pain sert à envelopper un document pour son transport, un emballage économique, recyclable et discret…
Laboratoire de dissimulation documentaire avec l'intention de décevoir… Un projet de nicolas gerber en collaboration avec des boulangers, chercheurs, informateurs, artistes et l'exceptionelle complicité de Damien Sorrentino. Une coproduction objet direct & les bancs publics - Marseille 2009
SYNOPSIS :
En collaboration avec des boulangers algériens et français, soutenu financièrement et moralement par des acteurs culturels marseillais, le Deception Laboratory élabore des containers panés à partir de farine, de semoule, de levain, d'eau, de sel afin de transporter ou envoyer des documents algériens de la ville d'Alger à Marseille. Ces documents sont confiés directement à l'équipe de D.L. qui les incorporent dans les enveloppes panées. Ils sont gardés secret.
À leur arrivée à Marseille - par bateau, avion ou poste - ils sont stockés dans le deception laboratory qui se tiendra - pour des raisons de sécurité - dans un lieu tenu lui aussi secret.
Pitch : Mais pourquoi une bande de types à la poursuite de la vérité, voudrait-elle ériger ce laboratoire de la dissimulation?
Au sein de la bande, deux clans se dinstinguent l'un de l'autre : les réceptionistes et les déceptionistes, l'un à la poursuite de la vérité, l'autre, au service du camouflage documentaire.
Les réceptionistes entrent en contact avec les acteurs culturels afin de leur transmettre le contenu des enveloppes panées ainsi que celui des documents. Mais par prudence face aux déceptionistes radicals, ils envoient une transcription sous forme de liste de messages sonores encodés… Malheureusement aucune machine n'est réellement capable d'interpréter ces sons, des adultérations sont à prévoir…
ASPECTS PRATIQUES :
Alger – septembre/octobre : Nicolas Gerber, l'artiste - déceptioniste - part à Alger pendant un mois et collecte des documents, il se documente, puis il les range-cache (hidden-put) dans des pâtes à pain, il les cuit avec des boulangers algerois et les envoie à Marseille par la poste - pain postal (dimensions minimales : 22 cm (L : Longueur) x 11 cm (l : largeur) x 1 cm (h : hauteur), dimensions maximales : L+l+h=150cm avec L=100cm) au lieu d'expérimentations culturelles Les Bancs Publics, les transporte par avion - pain de cabine (poids de 10 kg max. et des dimensions maximales de 55 cm x 40 cm x 20 cm) ou par bateau - pain naval (limitation à deux pains de voyage n'excédant pas 15 kg chacun). Il peut aussi demander à des passeurs de les emmener jusque là…
Marseille - novembre : tous les pains sont accumulés et préservés précieusement dans le Deception Laboratory à Marseille (adresse inconnue). Dans le dos du déceptioniste, Damien Sorrentino, l'artiste - réceptioniste - entreprend un travail de récupération des données panées, à l'aide d'instruments technologiques (informatique, caméras, X-ray, microphones, sondes, capteurs, puces RFID, etc…). Les datas ainsi récupérés magnétiquement ou sismographiquement sont cryptés et composées en listes de messages sonores encodés (partitions)…
Celles-çi sont ensuite transmises aux bancs publics via hautes fréquences et font l'objet d'une interprétation sonore.
INTENTION :
le pain - un document moderne, Scarcity - étrangeté ou rareté (voir rencontres à l'échelle 2008), Deception Laboratory (D. Graham Burnett & Anthony Grafton), Salomon's House, secret bancaire, banque mobile, conservation et décomposition, Adulteration detected, l'artiste montre publiquement ce qu'il a caché publiquement… le cacher montré, la méditerranée est bien ce qui nous lie les uns aux autres (silence & bruit 2008) mais aussi ce qui accompagne le pain dans sa fabrication… Je ne voudrais pas révéler les raretés de ce monde mais je pourrais bien les mettre de côté - de manière quotidienne - pendant que nous parlons en mangeant par exemple. Ne pas séparer l'enveloppe de son contenu, tourner autour et en faire l'expérience, la peur du corps-étranger - la fève, travailler avec la matière panée, le temps d'une "libre" boulangerie, l'accumulation d'informations dans un même temps et espace peuvent produire des catastrophes, et encore - découvrir est une déception. À quoi me fait penser le pain…à l'histoire. Why not go into that overheated room waving a crucifix? the oven - et si on allait dans cette pièce surchauffée en brandissant un crucifix? le four. Quelle est la traduction de vérité?… ???? ??????… Deception Lab est un studio anéchoïque d'expérimentation dont les murs et le plafond sont totalement absorbants aux ondes sonores ou électromagnétiques, donc ne provoquant aucun écho venant perturber les mesures faites sur les documents panés…
" La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente. Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable… Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation. " Francis Ponge, Le Parti-pris des choses, 1942, Gallimard p 39.
Marseille, le 10 septembre 2009
Chères et chers complices,
en attendant l'hiver, comme un autre de ces automnes, le 4ème des rencontres à l'Échelle, à Marseille, aux Bancs publics, à la Belle de Mai. En attendant la neige, en core et en corps, à mon retour d'Alger, début Novembre humide, je propose un laboratoire de la déception, de la dissimulation documentaire avec l'intention de décevoir.
Vous rencontrer dans l'intervalle - entre - passage d'un port à l'autre, Alger Marseille, Marseille Alger - d'entre cette mer si longuement étroite. Le transport d'une œuvre - en devenir - implique délicatesse, technique, adresse, accueil, expédition et destination - transporter fiction, histoire - H comme hax, hawks, échelle, poignée de main, de valise, but (rugby), charpente… h pour la rencon-férence sans cirque-conférence, avec vous, votre activité, geste, voix et danse, penser le corps dans l'acte théorique et pratique, dans l'articulation, mer pliée en deux, Alger Marseille se décalquent l'une et l'autre, elles improvisent.
Le mois de mai est encore loin ; je vous invite donc, encore, en attendant, à rejoindre ce rafraîchissement Laboratory les 12 & 13 Novembre 2009, le temps d'une «libre» boulangerie nomade où le pain s'accompagne de tables et de matières humides. Pour la forme, ce pain est un conte, il mène au transport de documents clandestins.
Stratégie
Préparation de la pâte : montage théorique et pratique des complices dans l'espace de représentation - Humide
Cuisson : à température ambiante, l'espace de représentation devient un café - machine délirante proposant cuisine et boissons - ouvrant ses portes au public, complices et artistes - se rencontrer, discuter, manger et boire, la musique et la danse… Peu à peu - suite à l'accumulation des informations - un réchauffement de la pièce se produit… Sec
Le Pain ou le laboratoire de la déception : improvisation documentaire
Marseille, le 16 septembre 2009
Le laboratoire de la déception, investi par Nicolas Gerber, propose de faire l'investigation des thèmes du déplacement et de la migration sous la forme d'essais documentaires. De Marseille jusque de l'autre côté de la Méditerranée, il part explorer un territoire miroir : Alger ; et construire une géographie hyperchroniquement humaine, avec tous ses détours, intervalles et superpositions invisibles.
Ces essais feront l'ébauche d'une représentation publique utilisant la notion de « cacher-montré » (Borges) - là où l'art serait un modèle théorique et pratique de l'obscène, il s'agirait ici de « tout dissimuler tout en montrant tout ce que l'on peut montrer», par des déplacements et des migrations sonores - continus ; la déception est envisagée par l'invisible…
D'origine suisse et habitant à Marseille, je choisi de dessiner un triangle à partir : d'où je viens, où je suis et là où je pourrais aller de manière symptomatique : Alger (l'Algérie) devient à mon sens un symbole de transfiguration permettant de rapprocher ou assembler des formes étrangères l'une de l'autre.
Dans cet espace nomade, une réflexion non-humaniste est possible, c'est à dire que je n'envisage pas d'y assouvir une fonction objective mais au contraire, d'y créer des liens basés sur une notion primaire de l'activité humaine, de transporter et rassembler par attirance.
FRENCH KISSchristian gerber - prototype conveyor, silvia maglioni - Arab French transliteration, graeme thomson - decoding of the images, christophe chevalier, Boris belay & julie kretschmar - reading, Damien sorrentino - reception, nicolas gerber - texts, & composition; direction
a laboratory of deception, documentary dissimulation with the intention to disappoint… In collaboration with Algerian and French bakers, a whimsical of laboratory of deception builds breaded containers with flour, semolina, leaven, water and salt in order to transport or send documents from the city of Algiers to Marseilles. On their arrival, by boat, plane or station, they are stored - for safety reasons - in a secret place and held until the day of the data-recovery: using machines using hydrometric, thermal, measurement, accelerations and vibrations analysis to find out what's hidden inside the breads, the messages are decoded into sound thanks to the technological know-how of Damien Sorrentino. Thereafter, Nicolas Gerber will restore to the public the contents of these messages in the form of a documentary improvisation.
Investigating the themes of displacement and migration - physics, sound or continuum, the laboratory directed by Nicolas Gerber explores a mirror-territory, Algiers, and builds a humanistic hyperchronical geography, with all its lost ways, intervals and invisible suprapositions. Playing with the concept of “hidden-shown” (J.L Borges) - where art would be the ideal and practical model of the obscene - the public representation will tend to dissimulate the whole while showing all that can be shown”.
« Of Swiss origin and Marseilles resident, I chose to draw a triangle from where I come, where I am and where I could go in a symptomatic way: Algiers (Algeria) becomes a symbol of transfiguration making it be possible to bring closer or assemble foreign forms one another. In this wandering space, a not-humanistic reflexion is possible, i.e. I do not plan to appease an objective function there but on the contrary, to create there bonds based on a primary notion of the human activity, to transport and gather by attraction.»
“It is without any doubt, french kiss, collective performance orchestrated by as talented one as mild weird Nicolas Gerber, artist a little UFO crossed for the moment on the phocean roads, which will have nourished our curiosity the most. Strange situation, using as well sound spatialization as more dramatic springs, the work-act makes oscillate the audience of a direct observation which looks at the situation proceeding under its eyes in real-time with a very absorptive contemplation, to see of them the leaned and almost Eastern postures of the spectators. Imaginary witnesses or not of a more or less larval experiment of meeting with the Algerian music, the sounds, the words, the voices take us along elsewhere on the other side of bank, in one almost familiar but resolutely unknown. ” Joanna Selvidès/Ventilo n°252