BROUHAH’ ART AS ART

 

 
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MELODIE DUCHESNE / BROUHAH’ ART AS ART
 

De trajectoires hasardeuses parmi les flux urbains, j’ai commencé une démarche artistique par la collecte d’objets rejetés. Dans l’extrapolation d’une dérive, ceux-ci me sont apparus comme résidus humains. Procédant par assemblage de ces matériaux hétéroclites, je me suis imaginée restituer un simulacre de vies dérobées.

Ma production plastique, proche d’un bric à brac, s’insère dans une « esthétique du provisoire ». Essentiellement dans l’éphémère, je m’ancre volontairement dans le Métastable. Peut-on sculpter le hasard ?
Des rapprochements et juxtapositions, quelle est la juste distance entre les éléments ? D’un laboratoire expérimental, où tout est processus en cours, j’opère de façon aléatoire, afin d’appréhender au mieux la « matière atmosphérique ».

Je puise l’inspiration dans la banalité, le courant, l’essence de ce qui nous lie. Entre anecdotes, faits divers, informations, traditions, ou mythes. Je déjoue les symboles d’un héritage culturel et social.

 

Face à un patrimoine englobant entités et valeurs, les établissant comme modèles, je m’aventure, par étapes déductives, à élaborer des ponts entre l’Art contemporain et la culture populaire et m’interroge sur les normes des conditionnements dominants.

Les sujets que j’aborde – saborde – sont liés à des questionnements plus qu’à des réponses. En cours de maturité, ils se basent généralement davantage sur une intuition, un ressenti, plutôt qu’à une compréhension linéaire.

Les thèmes qui m’interpellent tournent autour de la Société de Contrôle, à travers l’emploi des Médias ou une certaine Répression (*voir « Pato–Canard con Salsa Picante », « Dark Vadur versus Œil de Bœuf ») ; l’Économie et la Société de Consommation (*voir « Super €uro » x 3) ; l’Éducation (*voir « I like education & education likes me ») ; le Statut de l’Artiste (*voir « Spider-Cheap'Art vs Ze Big Mac », « Nowh ere in Art », « Artistes libres ») ; les Rituels (*voir « Asian Fact au Riz », « Heilani on mun vierahalla maala »)

L’utilisation du détournement donne lieu parfois à quelques glissements de terrains...
Dans l’empathie d’un « corps récepteur- émetteur », je me mets à l’épreuve du réel. Par incision dans un contenu reflétant avec acuité le présent, j’en échantillonne des parties, comme pour extraire des substrats. Parmi ces éclats, je recherche mon engrenage. D’une empreinte fugitive, modelée dans la ponctualité et la répartie de l’instant, je m’efforce de solliciter le regardeur.

Assez engagée physiquement, j‘affronte le ridicule et plonge dans l’absurde d’une figurine désincarnée. L’emploi d’un Super Héros déchu, tend à franchir les limites de ce qui lui échappe, résiste et coure parfois jusqu’à sa perte. Sa mort. Traité en satire ou transgression, j’expérimente les comportements et tente de manipuler la perception des stéréotypes d’une culture de masse.

Travaillant sous mode d’improvisation à partir du « contexte espace-temps », selon les influences surréalistes et situationnistes, je creuse dans les contradictions de la vie quotidienne, sa routine, ses rituels, ses vices et tabous.